Logement

Lorsque le marché locatif se resserre et les logements abordables deviennent plus rares, les personnes peuvent être forcées à louer un logement insalubre ou trop cher pour leurs moyens. Plus ces facteurs sont en cause, plus il est probable qu’une personne perde son logement et, sans autres ressources, vive un épisode d’itinérance.

0% Taux d'inoccupation des logements locatifs en 2019, dans la grande région métropolitaine.

Le taux d’inoccupation des studios a baissé de plus de moitié entre 2015 et 2018 à Montréal (RMR), passant de 4,1% en 2015 à 1,5% en 2019.

Dans chacun des grands secteurs de la région de Montréal, les personnes vivant seules représentent environ 50% de tous les ménages locataires.

La baisse de 2018 est presque aussi importante que celle observée en 2017, signe que le marché locatif se resserre depuis maintenant deux ans sur le territoire montréalais.

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+0% Forte hausse du coût des loyers en 2018.

Le prix moyen d’un loyer à Montréal pour un studio est passé de 604$ en 2017 à 641$ en 2018.

Notons dans le rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) sur la région métropolitaine de Montréal que le loyer moyen est de 796$, soit une augmentation de 2,5%

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0% Près du tiers des ménages de la ville de Montréal ont un taux d'effort de 30% ou plus.

Le taux d’effort en matière de logement est le rapport entre les dépenses engagées pour l’habitation principale et le revenu disponible. Il mesure le coût du logement dans les ressources des ménages.

Accès aux logements sociaux et abordables - des actions sont nécessaires pour faire une réelle différence.

Selon l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), quelque 22 000 personnes sont en attente d’un logement social. Le délai pour obtenir un logement peut varier de quelques mois à plusieurs années. Il dépend de plusieurs facteurs: nombre de ménages en attente, catégorie et grandeur du logement requis, pointage obtenu, etc.

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La Ville de Montréal a annoncé en 2018, une stratégie de développement de 12 000 logements sociaux et abordables qui permettra peut-être de répondre à cette demande.

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Pauvreté

La pauvreté se vit de plusieurs façons. Elle se manifeste par une vulnérabilité financière qui peut fragiliser la santé mentale et physique des personnes et mener à la perte d’un logement. Plus les personnes sont vulnérables, plus un événement imprévu risque de mener à un épisode d’itinérance. La perte de logement peut avoir plusieurs conséquences à court et à moyen terme.

0 Personnes à faible revenu en 2015 à Montréal.

De ce nombre, 65% avait entre 18 et 64 ans et 52% était des femmes.

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0% Ménages locataires du Grand Montréal ayant des revenus inférieurs à 30 000$.

Cette proportion grimpe à 60% dans le cas des revenus inférieurs à 50 000$. La majorité de ces locataires sont des personnes vivant seules.

Le taux de faible revenu chez les personnes seules était de 27,7% en 2016.

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Peut-on espérer sortir de l'itinérance avec un revenu d'aide sociale inférieur au coût moyen d'un studio à Montréal ?

Le prix moyen d’un loyer à Montréal pour un studio était de 641$ en 2018. La prestation d'aide sociale pour une personne sans contraintes à l'emploi était de 644$/mois.

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70% des personnes questionnées lors du dénombrement de 2018 ont déclaré que l'aide sociale était leur principale source de revenu.

Des prestataires isolés et sans adresse.

3 057 bénéficiaires de l'aide sociale au Québec sont temporairement sans adresse.

À cet égard, certains organismes offrent des services de fiducie ou de boîtes postales qui permettent aux personnes en situation d'itinérance de se fixer, à l'aide de leurs intervenants, des objectifs visant à établir leur stabilité résidentielle et une saine gestion financière.

Ces services de fiducie aident la personne à régulariser sa situation administrative, en établissant une planification pour payer les dettes encourues, les contraventions, développer des ententes de consolidation ou de paiement s’il y a lieu, puis faire les rapports d’impôts en règle.

Le service postal de l'organisme Le Sac à dos est unique au Canada. Il atteint une capacité d’accueil de 2000 unités qui permenttent d’offrir aux utilisateurs de ces cases une stabilité postale qui facilite le développement et le maintien des liens sociaux personnels et professionnels.

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Insécurité alimentaire

L’insécurité alimentaire est un état dans lequel se trouve une personne, ou un groupe de personnes, lorsque la disponibilité d'aliments sains et nutritifs, ou la capacité d'acquérir des aliments personnellement satisfaisants par des moyens socialement acceptables, est limitée ou incertaine

0% Ménages montréalais souffrant d'insécurité alimentaire selon le rapport Signes vitaux des enfants du Grand Montréal (2017).

En 2018, le Bilan-Faim fait état de 640 951 demandes d’aide alimentaire comblées grâce à Moisson Montréal. Ceci représente :

  • Près de 185 000 personnes aidées mensuellement;
  • Plus de 133 000 paniers de provisions;
  • Près de 350 000 repas au total.

L’insécurité alimentaire est un aspect important de l’environnement des personnes vulnérables. À titre d’exemple, La Mission Bon Accueil a mis en place des épiceries gratuites (Sud-Ouest et Montréal-Nord) qui viennent en aide à chaque semaine à 3 000 Montréalais à faible revenu. Cela représente près d’un million de kilogrammes de nourriture distribués chaque année, dont 78% de nourriture fraîche et périssable.

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+0 Repas chauds et nutritifs servis tous les jours aux démunis par différents organismes oeuvrant auprès des personnes en situation d'itinérance.

À titre d’exemple, les services d’hébergement d’urgence comme La Mission Bon Accueil, la Mission Old Brewery, l’Accueil Bonneau et La Maison du père servent plus de 3 000 repas chauds et nutritifs tous les jours aux hommes qui fréquentent leurs services. De leur côté, le Pavillon Patricia Mackenzie et Chez Doris, qui accueillent des femmes vulnérables, servent plus 250 repas par jour à leurs usagères, sans compter les quelques 75 paniers alimentaires d’urgence distribués tous les mois. Plusieurs autres organismes offrent également de l'aide alimentaire.

+0% Hausse du prix des aliments entre 2019 et 2002.

La variation annuelle de l'indice des prix à la consommation des aliments (variation annuelle moyenne) : 145,1 en 2018 au Québec (vs 129 pour l’ensemble de l’indice des prix (ou salaire)).

0% Augmentation des demandes d’aide alimentaire au Québec depuis 2017.

Caractéristiques des personnes ayant sollicité de l'aide alimentaire à Montréal en 2018 :

  • 42,3% de ménages avec des enfants;
  • 46,1% des personnes seules aidées par Moisson Montréal.
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Points de bascule

Une fois fragilisées au niveau économique, par la perte d’un emploi ou un problème de santé, les personnes peuvent basculer en itinérance au moindre choc : dépense imprévue, perte de source de revenu, perte du logement, violence familiale, etc.

Les points de bascule régulièrement identifiés pour expliquer les épisodes d’itinérance sont la sortie d’institutions (centres jeunesse, établissements de détention, hôpitaux) et la perte de logement. Il faut agir en amont sur ces déterminants et bien planifier les sorties d’institution afin d’éviter que les personnes se retrouvent en situation d’itinérance.

De l'importance de bien planifier les sorties d'institutions (carcéles, santé, centres jeunesse, etc.)

Les dénombrements de 2015 et 2018 nous indiquent le nombre de personnes en prison et à l’hôpital qui était sans adresse (ou qui ont donnée comme adresse celle d’un refuge).

  • Centres de détention : 51 en 2015, 142 en 2018;
  • Hôpital : 76 en 2015, 30 en 2018.

Les organismes insistent, à raison, sur l’importance de bien planifier les sorties d’institution afin d’éviter que les personnes se retrouvent en situation d’itinérance. Certaines initiatives, notamment celle mise en place par Dialogue, le programme d’aide en itinérance du YMCA Centre-ville à l’Établissement de détention de Montréal (ÉDM), témoignent de l’importance d’agir en amont. Ce projet a pour but de planifier la sortie des hommes et d’éviter qu’ils tombent (ou retombent) en situation d’itinérance. Le programme est victime de son succès ! Plus de 8 participants sur 10 ayant été libérés sont en appartement, dans une ressource à long terme ou sont suivis en communauté par une intervenante du YMCA.

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Pour un réel droit au logement au Québec et au Canada ?

Le droit au logement est reconnu dans plusieurs instruments internationaux dont le Québec et le Canada sont signataires. Au-delà d’avoir « un toit au-dessus de la tête », le droit au logement est le droit « à un lieu où l’on puisse vivre en sécurité, dansa la paix et la dignité ». Mais un logement à prix abordable ne suffit pas. Le toit doit être doublé d’un soutien communautaire, un accompagnement qui est une condition essentielle au succès de l’ensemble des interventions réalisées auprès des personnes en situations d’itinérance.

Ce droit doit également s’accompagner de mesures pour améliorer l’accessibilité à un logement à prix abordable, salubre et sécuritaire pour les ménages à faible revenu. Avec le projet de loi C-97 (Loi d’exécution du budget de 2019) déposé en avril 2019, le Canada a fait un grand pas en avant en inscrivant le droit au logement dans une législation fédérale. Les groupes et organismes suivent de près le processus d’adoption de ce projet de loi.

0% Femmes en situation d'itinérance souffrant de problèmes de santé mentale au Canada.

35% des itinérants ont des problèmes de santé mentale au Canada et, chez les femmes, ce taux grimpe à 75%.

À Montréal, on parle de 2% de la population adulte qui souffre de troubles graves et de longue durée et de 29% qui seront aux prises avec une dépression majeure ou des troubles anxieux ou encore des troubles liés à l'usage de drogues ou d'alcool. 

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Le projet de réaffiliation en itinérance et santé mentale (PRISM), créé en 2013, offre un accès durable aux soins de santé mentale aux hommes et aux femmes en situation d'itinérance. Il a été conçu spécifiquement pour pallier certaines des défaillances du système auprès de ces personnes. Ils rapprochent notamment les services des lieux qu’elles fréquentent normalement, que ce soit le refuge, les centres de jours pour personnes itinérantes, ou même les lieux publics tels que le métro, les parcs, les gares, les centres d’achat ou la rue. En regroupant l’ensemble des services médicaux et psychosociaux dans un programme communautaire complet, le PRISM parvient à court-circuiter l’étape de l’intervention policière suivie d’un transport forcé et d’un séjour à l’hôpital. On évite ainsi ces expériences vécues comme des agressions ou des traumatismes par les personnes en situation d’itinérance. Depuis les débuts du programme, qui a été lancé il y a cinq ans, le taux de succès est évalué à 75%. Le PRISM est offert à la Mission Bon Accueil, à l’Accueil Bonneau et à la Mission Old Brewery.

0% Des victimes de violence entre conjoints sont des femmes.

Selon les données déclarées par la police, la violence entre partenaires intimes était le type de violence le plus souvent subi par les femmes (45 % de toutes les victimes de sexe féminin de 15 à 89 ans).

Au Québec, selon les données déclarées par la police en 2017, 16 978 femmes sont victimes de violence aux mains de partenaires intimes.

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